Bonjour !
Comment vas-tu ?
Depuis quelques jours, mes activités professionnelles, associatives, personnelles et vivrières évoluent fortement. Cette newsletter va rester un marqueur, mais je veux la faire évoluer. Comme tu le sais, sur le Net, on s’inspire beaucoup. Je lis la très parisienne (ah le tropisme parisien….) lettre Time To Sign Off depuis quelques semaines. Le contenu est clairement plus digest, que ce que j’ai pu t’envoyer ces derniers mois. Alors, je vais m’en inspirer.
> Et si on interdisait les spectacles de torture en France ?
Sauf si tu es restée coincée dans une grotte ariégoise à admirer des peintures rupestres anciennes, tu n’es pas sans ignorer que le 24 novembre, la corrida sera peut-être définitivement abolie en France, avec les combats de coqs, d’ailleurs…. sauf peut-être sur TPMP.
Pour être plus précis, la corrida est déjà interdite en France mais cette interdiction souffre quelques exceptions… et ces exceptions sont définies par la jurisprudence, même pas par la loi. L’article 521-1 du code pénal commence ainsi :
“Le fait, publiquement ou non, d'exercer des sévices graves ou de commettre un acte de cruauté envers un animal domestique, ou apprivoisé, ou tenu en captivité, est puni de trois ans d'emprisonnement et de 45 000 euros d'amende."
Qui voudrait des exceptions à cela ? Est-ce qu’on pourrait demander à un tribunal de reconnaître qu’on a le droit de torturer des chatons sous prétexte que c’est un truc qu’on fait depuis des dizaines d’années et que c’est une tradition ? Absurde ! Michel Fize rappelle que “le torero n’est pas un artiste mais un technicien de la mort."
Dans un domaine similaire, le Sénat se saisit de la pétition du Parti animaliste demandant l’abolition de la chasse à courre. Difficile de savoir encore si c’est une bonne nouvelle…
> On écoppe
Je ne vais pas te parler de la COP sur le climat de Charm el-Cheikh. Comme dit Naïm, elle va permettre de caler une date pour la COP28. Mais les pays du Sud ont besoin de 2 400 milliards de dollars par an pour lutter et s'adapter au réchauffement. En 2020, on était à 83 milliards sur 100 promis.
Cela te semble beaucoup ? Quelques ordres de grandeur…
Twitter a été racheté par un seul homme 44 milliards de dollars.
L’évasion fiscale, c’est 427 milliards de dollars dans le monde.
Le coût du gaspillage alimentaire en France, c’est 16 milliards d’euros, seulement en France. Pour l’ensemble du monde, c’est 1000 milliards de dollars par an !
La coupe du monde au Qatar, c’est 200 milliards de dollars d’infrastructures.
La phase 1 du programme de retour sur la Lune, Artémis, c’est 92 milliards de dollars.
La vie, c’est une question de choix parfois…. et vice versa.
> Agriculture
Hier, à la Cité de la RSE, à Toulouse, il y avait une journée Act for climate, organisée par Planet’RSE. Une table-ronde était organisée autour de l’alimentation.
Magalie Rosso, des fermes urbaines en aéroponie Ionaka, était présente. Elle cultive des fruits et légumes sur des colonnes en aéroponie, actuellement au MIN de Toulouse. Ce qui est intéressant, c’est que l’aéroponie permet d’économiser 90% d’eau car l’eau va directement à la plante et eest en circuit fermé. Avec un arrosage tous les quart d’heure, il y a peu d’évaporation.
Et, là, il va falloir que je fasse un premier disclaimer. J’ai mis cela dans une rubrique dans une rubrique “agriculture” mais c’est incorrect. La culture hors sol n’est pas considérée, en France, comme de l’agriculture. Hors sol, non ?
Une personne dans la salle a demandé à Magalie Rosso si les légumes et fruits cultivés en aéroponie avaient les mêmes valeurs nutritives que ceux cultivés dans le sol. La question est intéressante car nous ne pouvons pas que manger de l’eau. Elle a souligné que des nutriments minéraux et organiques étaient évidemment apportés. Il y a moins de déperdition, là aussi.
Fin du disclaimer car les cultures en aéroponie risquent d’être d’autant plus utile que le changement climatique remet en cause l’agriculture sur sol. En effet, pour que des règles puissent être suivies, ce qu’est l’agriculture pour que nous puissions faire pousser des fruits, des légumes, des oléagineux, des céréales, il faut un climat stable. Cela aurait pu même être une condition de l’agriculture. Je n’ai pas trouvé de source en ligne, mais cela a été dit comme une hypothèse par un des participants à la table-ronde. Les événements climatiques de 2021 et 2022 montrent en tout cas que l’instabilité climatique ne permet plus de maintenir des productions.
Alors l’aéroponie, avenir de l’agriculture et de l’alimentation ? Outre la production de nourriture, les fermes urbaines permettent de rafraîchir les villes. Cela peut être utile….
Le problème, c’est que, pour le moment, les fermes urbaines en aéroponie ne sont pas rentables. Mais le développement de la filière est en cours, qui créera de l’emploi. Et, en plus des économies d’eau, elles permettent de réutiliser des terrains urbains, mais aussi des toits, des parkings…
Des visites sont possibles à Toulouse, pas sûr que je n’aille pas voir ;-)
> Biodiversité
Des chercheurs ont dressé un constat alarmant devant les parlementaires le 10 novembre. Cédric Marteau, directeur du pôle « protection de la nature » de la Ligue de protection des oiseaux (LPO) a dit que « le climat ne doit pas prendre la main sur le vivant ». La victoire pour le climat sera une victoire à la Pyrrhus si la biodiversité est détruite.
> Déplacements
L'Occitanie instaure des billets de train à 1 euro tous les premiers weekends de chaque mois. A la Région de nous faire préférer le train !
> Alimentation
Lors de la table sur l’alimentation, lors de la journée Act for climate, un shifteur, bénévole qui soutient le Shift project, rappelait qu’il fallait 5 kg de protéines végétales pour produire 1 kg de protéines animales. Le gaspillage est tel que cela condamne définitivement l’élevage, me semble-t-il, quand, en plus, l'élevage est responsable de 14,5 % des émissions de gaz à effet de serre et de 65 % de la déforestation en Amazonie. (source) Comme le souligne un rapport paru dans Nature lundi, l’adoption de régimes végétaux en Europe pourrait renforcer la résilience alimentaire face à la guerre Ukraine-Russie. (source)
Alors, c’est une des bonnes nouvelles de la semaine : Bel et Standing Ovation s’associent pour valoriser des alternatives végétales à la caséine.
> Y-a-t-il un pilote dans l’Elon ?
Depuis deux semaines, Musk vire des salariés à la pelle, à tous les niveaux. Le code, les données, qu’est-ce qui reste de sécurisé s’il n’y a plus les salariés ?
Je pense aussi à ce toot de Medhi Hasan :
Think of people around the world tonight who need Twitter to get their voices heard, to document human rights abuses and injustices, to get attention, expose war crimes, and more.
All of them could be about to be cut off because the world’s richest man wanted to own the libs.
Je continue donc ma veille et mes activités de micro-blogging sur Mastodon, alors que depuis 2 semaines, plus d’un million de personnes ont migré. Est-ce que je supprime mon compte Twitter ? Mwarf, non. C’est un conseil que j’ai lu hier : garder le nickname permet qu’il ne soit pas repris par d’autres. Et, ça, je le sais bien. Mon premier pseudo Twitter a été repris il y a longtemps.
Est-ce que les députés doivent aussi rejoindre Mastodon. Ça dépend, dit Projet Arcadie. Mais pour combien de temps encore ? Un Social Media Strategist rencontré à remise des Trophées de la Com’, consacrée à la RSE (tiens tiens, encore ;)) la semaine dernière, me disait que, pour les marques, l’urgence était d’attendre. Mais pour combien de temps encore ? Chris Trottier souligne dans un toot que la force de Mastodon risque d’être perturbée par la fin de Twitter, même si des anciens salariés de Twitter opèrent maintenant dans le fediverse. Heureusement, Florence Dellerie et l’Effet Chimpanzé sont déjà là !
Je me dis aussi que j’ai bien fait, il y a quelques mois, de migrer de Revue (qui appartient à Twitter) à Substack, pour ce mail hebdo. Ma veille aussi ne dépend plus de Twitter. J’ai quelques robots sur Flint qui me rapporte un peu d’infos et aussi quelques sources que je cite sur sur le site.
> La stat’ utile
Les mangeurs de viande sont plus incités à manger un plat végétarien quand il est présenté au milieu avec 75% de plats végétariens plutôt que de 50%. L’info date d’il y a quelques mois mais je suis tombé dessus cette semaine.
C’est tout pour aujourd’hui. La semaine prochaine, je devrais en voir d’une autre couleur ;-) #teasing
Philippe
P.S. : Un dernier lien pour la route…. Sais-tu ce qu’il se passe si tu ne deviens par végan ?