“call me crazy but i think that government subsidies to industries that are literally causing the catastrophic destruction of the planet should be zero dollars instead of trillions of dollars”
Joshua
Namasté,
J’espère que tu vas bien. Nous sommes déjà lundi. J’aimerais te dire que j’attendais les annonces d’Elisabeth Borne sur la planification écologique, aujourd’hui, avant d’envoyer ce mail, mais je n’avais pas grand espoir. J’ai quand même écouté la chronique de Camille Crosnier. Pas de surprise : technosolutionnisme, pas de sobriété, des protéines végétales… mais pour l’élevage. Seul espoir peut-être : la rénovation thermique (quand le bâtiment va, tout va…). Mais les budgets sont insuffisants. La France rate déjà ses objectifs climatiques, ça ne va pas changer. Macron ne fait pas un second mandat, il redouble. Et ne fait pas mieux.
Mais ce n’est pas pour cela que je t’envoie ce mail si tard. J’ai un peu bougé ce week-end. En train, en tram, en bus, en métro, évidemment à pied. Cela m’a permis de voir que la récupération des déchets organiques gagne du terrain dans les métropoles et les gares. Cela m’a permis de réaliser la chance que j’ai de vivre en Occitanie en comparant les prix des trains à ceux des TER auvergno-rhonalpins. Mais que pour le reste, c’est lifestyle as usual. Voire plus. Le monde est soldé et tout doit disparaître !
“If you ask me, I'd say what we most urgently need to do is *less*.
Less of almost everything.
Less work, less consumerism, less travel, less buying, less waste, less stress, less pollution.
'Slowing down is the Revolution.'
It wouldn't be a solution for everything but it would be a good start.”
Ika Makimaki
Je continue de refuser de monter dans des voitures, ces véhicules anachroniques, ce bug de l’histoire, pour montrer que c’est possible. J’ai le privilège de pouvoir compter sur mes jambes, mais je dois t’avouer que je suis content de n’avoir pas croisé de chasseurs. J’ai en effet dû traverser une petite forêt en pleine nuit. Heureusement que j’avais un smartphone qui sait aussi éclairer !
Mais marcher et utiliser les transports en commun prend du temps. Il faut alors faire des choix : travailler ou marcher ? Écrire ce mail ou discuter avec la personne en face de moi ? Nous sommes déjà lundi.
Photo de Irina Iriser sur Unsplash
🌱 Avant d’aller plus loin, si on t’a fait passer ce mail, petite présentation afin de te dire d’où je parle. Végan depuis 10 ans, j’essaye aussi de réfléchir à mon empreinte carbone. Dans cette newsletter hebdo, j’essaie d’organiser les informations que je peux repartager ailleurs. Quel est mon angle ? Que la Terre reste habitable pour toutes et tous, humains comme êtres sentients.
Je t’envoie ce mail une fois par semaine. 🐾
C’est une coïncidence mais ça m’a fait sourire : j’ai fait différents voyages alors que la semaine européenne de la mobilité commence. Son thème ? “Save energy”. Pour autant, tous les militants écolos sont encore très loin d’avoir switché sur des moyens de transport bas-carbone.
Nous sommes encore loin d’avoir des réseaux qui permettent de se déplacer, partout, à pied, à vélo, en fauteuil. Nous sommes encore loin de la généralisation des infrastructures écologiques, humaines, que construit Julian, avec ses boucles de marchés. Tu trouveras plus d’informations sur son podcast enregistré pour Radio Larzac il y a un an. Il note notamment que, si on fait de longues véloroutes, il faut aussi prévoir des aménagements pour loger les gens, des lieux pour survivre, planter sa tente ou poser son hamac, voire travailler le long de ces voies, pour réparer le matériel, son corps. Un moyen de redonner de la vie aux campagnes ? Il faut aller au-delà du couchsurfing puisque tout le monde n’a pas, ou ne veut pas, un logement fixe.
Même celles et ceux qui luttent contre les projets routiers et autoroutiers se déplacent en voiture et peuvent faire des milliers de kilomètres sur la route. Il serait utile d’imaginer des modes de déplacements qui correspondent à nos revendications, de montrer la faisabilité. Sinon, nous ne sommes que cet ami des lobbies qui veut faire le tour du lac du Salagou…
“Vous avez encore la possibilité d'inverser le cours des choses. On a toujours le choix. Je fais la grève de la faim jusqu'au bout, et puis si j'en meurs, qu'est ce que cela changera à ma vie ? Je n'ai pas d'avenir de toute façon.”
Dans ce mail
Contexte
La vidéo
À la Une
Non-humains
En vrac
Contexte
“« Le futur dystopique est déjà là », a déploré lundi 11 septembre le responsable des droits de l’homme des Nations unies (ONU), alertant sur le changement climatique qui entraîne incendies, inondations et canicules dévastatrices, poussant un nombre croissant de migrants à fuir.”
Le Monde, 11 septembre 2023
Six des 9 limites planétaires sont déjà franchies : changement climatique, déforestation, perte de biodiversité, quantité de produits chimiques synthétiques (dont les plastiques), raréfaction de l’eau douce, équilibre du cycle de l’azote. Deux autres seront bientôt atteintes : acidification des océans et concentration des particules fines polluantes dans l’atmosphère. Il ne restera alors plus que l’état de la couche d’ozone.
En France, plus de 8 animaux sur 10 sont élevés de manière intensive, dont : 95% des cochons, 83% des poulets, 94% des veaux, 60% des chèvres et 94% des truites. (Vega et L214)
Les températures extrêmes sont largement sous-estimées. Et, de toute façon, perso, je ne vois pas qui marche à 2 mètres du sol, à l’ombre. Et l’être humain marche sur le sol, isolé par des chaussures, la plupart du temps.
Plus de 90% des compensations carbone de la forêt tropicale sont sans valeur.
Le pic des énergies fossiles arrive, même sans action des États. Alors qu’il devrait arriver plus vite, qu’il devrait déjà être passé.
La vidéo
Il y a quelques semaines, Tiphaine Lagarde, de 269 Libération animale, était l’invitée de l’université d’été du NPA. Je sais que tu ne seras pas forcément d’accord avec elle sur tout. Elle pense inutile, par exemple, de convaincre les gens de devenir végans un par un. Mais il me semble que sa pensée devrait avoir plus de place dans le mouvement animaliste. Trois points que je retiens :
Les animaux ressentent la douleur, il n’y a pas besoin d’autre argument pour justifier l’antispécisme.
Il est nécessaire de s’attaquer à la structure capitaliste qui permet l’exploitation des animaux.
Vivre en société, c’est aussi vivre en société avec les animaux non-humains. Il faut partir d’eux pour pouvoir les défendre.
À la Une
Tu as entendu parler de l’inflation ? Si, un peu, forcément. Ben, la Commission européenne a une idée pour la limiter : rogner sur le bien-être animal. Une solution pour lutter contre le plan de la Commission : arrêter de considérer que d’autres êtres sentients sont des produits et donc arrêter de les manger.
Étude : “il est possible de réduire fortement les émissions de gaz à effet de serre agricoles et la destruction des espaces naturels en diminuant de moitié la consommation de viande et de produits laitiers, au profit des nouveaux aliments alternatifs, fabriqués à base de plantes ou de champignons.“
En Libye, des milliers de morts et disparus après la tempête Daniel et la rupture de barrages. Le changement climatique a renforcé le phénomène météorologique. Pour Nissa Bek, jeune activiste libyen pour le climat, ce n’est pas une surprise.
À Mayotte, plus de 60% des habitants cultivent leur lopin de terre. La sécheresse fait craindre une crise alimentaire. Il n’y a, déjà, de l’eau qu’un jour sur 3… et elle n’est pas tout le temps potable.
Idées
Le naturalisme et l’utilitarisme causes de la destruction de notre biosphère ?
Et si les animaux non-humains étaient des compagnons et n’étaient plus domestiqués ?
Non-humains
La culture n’est pas le propre des humains. De plus en plus d'études démontrent l’existence de cultures animales non-humaines et de transmissions sociales au sein d'une même espèce. À lire chez le CNRS.
La fourmi de feu (Solenopsis invicta) a pris ses marques en Europe. Elle peut rendre des zones inhabitables pour les vertébrés, humains compris. Ses piqures peuvent provoquer des chocs anaphylactiques mortels. La très mauvaise nouvelle ? Pour contenir l’expansion des fourmis de feu, les nids sont éradiqués. Et si on acceptait, plutôt, de quitter les territoires où les fourmis de feu sont présentes, ou de vivre avec ? Il est profondément dérangeant que nous acceptions de “vivre avec” avec un virus, le COVID, qui peut être mortel, qui peut laisser des séquelles à vie, mais que nous refusions de vivre avec des fourmis.
7 nouvelles portées d’oursons, au moins, cette année, dans les Pyrénées françaises.
Guerre interespèces : la préfecture humaine de la Drôme a fait abattre 2 loups début septembre.
En vrac
En France, Strasbourg est largement en tête des villes qui agissent pour les animaux.
Sixtine, la génisse qui était née avec 6 pattes en Aveyron, va déménager en Isère et rejoindre le Troupeau du Bonheur de l'OABA.
En Seine-Saint-Denis, 130 collèges désormais fournis en plats végétariens
La bourse ou la vie ? Les deux ! Il est possible d’investir dans La Vie, qui fait notamment du bacon végan.
La dégradation de la qualité de l'air intérieur affecte le développement des bébés.
Le sommet du climat, à Nice, les 28 et 29 septembre, est sponsorisé par TotalEnergies. Tout le monde n’ira pas.
À Jakarta, 30 millions d'habitants menacés par la montée des eaux. Les enjeux d'adaptation et de déplacements sont nombreux et complexes.
Entre Castres et Toulouse, le collectif La voie est libre a un autre projet que l’A69.
Revenu de base : 7500 $ ont été donnés à 50 personnes sans-abris. Elles s’en sont servies pour acheter à manger et payer un loyer. Le coût a permis de générer des économies par rapport à ce qui aurait été dépensé par la collectivité si les sans-abris étaient restés à la rue.
C’est tout pour aujourd’hui, bon début de semaine !
Philippe
P.S. : Ma veille continue dans le fédivers. Dans les mails que je t’envoie je n’en prends qu’une partie.